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en Décembre dernier de 200/m. hommes. Nous n'aurions dans ce cas pas moins parlé de paix, mais nous eussions placé la question peremptoirement vis-à-vis de Napoléon à cette époque même. Mais ce n'est pas avec de simples paroles que l'on parviendra jamais à effrayer et à vaincre ce Général; et les faibles restes de notre Corps Auxiliaire à peine 20/m. combattans, les seuls qui eussent pu se ranger dans la ligne des Coalisés, n'eussent point même racheté par leur utilité militaire la honte d'une défection politique motivée sur le simple fait des malheurs d'un Allié! Cette violation du caractère connu de l'Empereur eut, d'après notre conviction la plus intime, même été très nuisible sous une infinité d'autres rapports. Sous ceux administratifs? - Par ce que toute mesure financière, dans un pays où tout ce qui tient au crédit public est aussi vulnérable que chez nous, doit essentiellement précéder l'état de guerre. Sous ceux militaires? Par ce que les Confédérés du Midi, depuis longtems habitués à se refaire de leurs efforts aux dépens de l'Autriche, eussent sans doute été trop heureux d'annoncer à leurs peuples des chances de reparer les désastres inouis de la dernière Campagne; que leurs efforts eussent trouvé sur le champ du soutien; que la haute Italie enfin, dégarnie maintenant de troupes, que le Tyrol, les provinces Illyriennes eussent vu périr sans soutien possible de notre part des victimes sans nombre qu'une levée de bouclier aussi stérile que prématurée de l'Autriche eut livrée à des commissions militaires et à l'échaffaud.

Nous apprécions trop la profonde sagesse de vues de l'Empereur Alexandre pour ne pas être sûrs qu'Il partage notre conviction, que ce serait se faire étrangement illusion que de croire que le salut de l'Europe, attaché sans doute à la guerre actuelle, doive être attaché au sort d'une bataille. Si les dispositions et les préparatifs des puissances, et par conséquent les nôtres devaient ne pas porter sur le soutien de la guerre, la cause et nous serions perdus ! Nous avons vu avec plaisir par votre rapport No. 15 du 24. Avril que le fait que nous ne déconseillons pas la bataille, a produit une agréable sensation à Dresde. Vous ne vous compromettrez aucunement en assurant aux Cabinets russe et prussien qu'il entre depuis longtems dans nos calculs un premier choc entre l'Elbe et le Main, ou entre l'Elbe et le Weser; que nous l'avons si fort prévu que nos dispositions militaires les plus actives se sont dirigées sur la Bohème; que nous avons retardé nos explications finales vis-à-vis de la France jusqu'aux approches du moment de crise, convaincu que rien ne déconcerterait plus les plans militaires de l'Empereur des François, que cette marche. L'Empereur Napoléon livré depuis la dernière Campagne à un système complet d'illusion a, malgré que depuis longtems il aurait du avoir la conviction du contraire, compté sur des opérations actives de notre ci-devant corps auxiliaire; il parait même s'être flatté ce qui est plus inconcevable encore que nous mettrions toutes nos Armées de Galicie à sa disposition. — Le contraire arrive; le Corps auxiliaire est dissous; il se fond dans nos autres armées; Nous venons de déclarer à Napoléon que les stipulations de l'Alliance de 1812 ne sont plus applicables aux circonstances du moment et à l'attitude politique de l'Autriche. Plus de 60/m. hommes vont se trouver placés dans le flanc de l'Armée française. Si Napoléon gagne la bataille, elle est inutile, car assurément les armées Autrichiennes ne lui permettront pas de poursuivre ses succès; s'il la perd son sort est decidé plutôt, mais à notre avis, non moins (plus ?) sûrement

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que dans la première chance. L'Empereur des Français livrera-t-il cette bataille sous de pareils auspices? voilà une question que nous ne nous permettons pas encore de préjuger mais nos seules dispositions militaires, l'étendue que nous leur donnons, et le développement de notre marche politique devraient, s'il ne veut pas risquer le tout pour le tout, l'en empêcher.

Monsieur le Comte de Stadion sera chargé de communiquer à Leurs Majéstes l'Empereur Alexandre et le Roi de Prusse, l'ensemble de nos transactions politiques avec la France. Nous avons pris ce parti par ce que l'expérience nous a prouvé que les communications partielles que nous avons faites jusqu'à présent ont toujours été saisies dans un sens ou différent, ou même entièrement opposé du nôtre. Nous n'avons point donné lecture à Messieurs de Stackelberg et de Humbold, de cette pièce en suite du même motif, et je me suis borné à engager ces deux Ministres à écrire à leurs Cours que ces explications ne sauroient être plus peremptoires et de nature à ne pas laisser à aucune puissance la moindre incertitude sur notre parti politique au delà du terme tout naturel où nos Armées seront arrivées sur les points d'où elles peuvent opérer.

L'Empereur désire toutefois que Leurs Majestés Russe et Prussienne ne conservent pas de doute sur l'emploi de notre Armée en Bohème, qui, je le répéte, arrêtera les progrès que les armées françaises pourraient en cas de succès viser à faire sur les Alliés; et qui dans nulle supposition ne peut les inquiéter.

Dans la position actuelle des choses, la guerre sera aussi loin d'être finie par une bataille gagnée par Napoléon, que par sa retraite derrière le Rhin. Toutes nos mesures se fondent, ainsi que je vous l'ai dit plus haut, sur un calcul très différent. L'Autriche dans l'une et l'autre supposition se trouvera placée en toute première ligne; le premier et le poids le plus considérable tombera sur nous. Nous ne craignons pas de fortes besognes. Les dernières 20 années en ont fourni plus d'une preuve - mais nous serions inexcusables si nous commencions par nous faire illusion sur les forces que nous aurons à déployer, et si nous ne les organisions pas avant de les placer sur cette grande scène, qui devra décider du sort final des puissances.

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Je dois du reste me référer quant à tous les détails ultérieurs, à l'arrivée de Monsieur de Stadion qui se mettra en route les tout premiers jours de la semaine prochaine.

35.

Watzdorf au Comte Senfft.

Vienne, le 20. Avril soir 1813.

Quel jour important, mon cher et respectable Chef! Que Dieu, appui de toutes les bonnes causes en fasse dater un jour ou plutôt une époque de bonheur de notre excellent Souverain et de notre bon pays. Le C. M. a mis toute la célérité imaginable et l'intérêt cordial à cette affaire. Je vous écris dans son cabinet pendant qu'on met au net la convention conclue. V. E. me permettra les observations laconiques suivantes sur cet objet important.

1o On a choisi le mot de convention cependant équivalent d'un traité parceque mes pleinpouvoirs parloient de convention et que le terme

équivalent remplissait parfaitement le but de V. E.; on a cru la forme de convention plus analogue aux circonstances.

20 V. E. ne doutera pas de tous les efforts que j'ai fait pour obtenir la garantie des États d'après la teneur des derniers traités mais il m'a été impossible d'y réussir, S. E. le C. M. me déclarant itérativement que cette clause le mettroit en guerre avec la Russie et la Prusse et qu'il étoit de toute impossibilité. Le C. M. dans nos discussions a cependant à ce qu'il me paroit trouvé un terme moyen assez heureux, pour éviter cette question, celle de parler d'états héréditaires de S. M. Or comme le Duché seroit aussi héréditaire sans doute, il n'est pas nominativement exclus de la garantie: quant à l'article sur la cession du Duché à toute extrémité le C. M. a adopté la rédaction que j'avois proposé et dont je désire vivement que V. E. soit contente. Du reste 30 V. E. verra que tous les articles da Son Traité et de Son projet de convention se retrouvent dans la convention même, seulement classés differemment; le C. M. ayant déjà fait un croquis de convention que par délicatesse je n'ai pas voulu intervertir.

Rien ne peut donc arrêter notre Auguste Souverain à se rendre à Prague et à amener ses troupes en Bohème. L'essentiel sera que le Général Langenau vienne ici pour regler la convention militaire, qu'on fasse parvenir les ordres nécessaires ensuite aux Généraux Pr. Poniatowski et Gablenz. Le C. M. écrit au Prince Esterhazy pour convenir avec V. E. sur le langage à tenir vis-à-vis de la France dans une lettre autographe: le besoin de se rapprocher de ses peuples travaillés en tout sens des Russes et Prussiens, est si pressant pour le Roi, le choix d'une retraite dans un pays allié de la France reconnu par elle même comme pays médiateur si naturel, l'adhésion du Roi aux voeux et aux vues de l'Autriche d'amener une pacification si fort dans le caractère de ce Souverain, qu'il me semble qu'il y a là plus qu'il ne faut d'argumens pour justifier le parti pris. Je conjure seulement V. E. de quitter l'idée d'être Vous même porteur d'une lettre pareille. Ce seroit là donner une solemnité toute intempestive à cette démarche. Nous ne quittons donc pas nos rapports d'amitié avec la France que sous conditions et en autant qu'elle se refusera à une paix raisonnable. Voilà mon cher et excellent Chef, ma manière de voir et entre nous soit dit celle du C. M. qui avoit appris peutêtre par le Prince Esterhazy que Vous pourriez être disposé à cette démarche.

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P. S. Il sera d'autant plus urgent, de donner les ordres nécessaires au Pr. Poniatowski parce que dans une conversation que le C. Narbonne vient d'avoir avec le C. M. dans laquelle l'Ambassadeur insistant que les Autrichiens sous Frimont se battent contre les Russes après avoir dénoncé et le C. M. lui déclarant en revanche positivement que le Général Frimont ne se battroit pas pour le maintien de ce regne, le C. Narbonne a fini par dire qu'il donneroit donc lui aux Polonois l'ordre de se battre seuls et de se jetter comme des partisans en avant des Russes.

J'espère il est vrai que l'Ambassadeur y pensera deux fois avant de donner un ordre aussi déraisonnable aux Polonois dont le Pr. Poniatowski a déclaré lui-même l'autre jour l'insuffisance et si l'Ambassadeur m'en parloit je lui ferois l'observation que ce seroit un sacrifice inutile de braves gens, sans lui faire pénétrer notre vrai secret; mais toujours sera-t-il bon de prévenir. Par un rapport du L. Général Frimont que me communique le C. M.

en date du 16. Avril je vois le Général Gablenz ayant appris que le Pr. Poniatowski (par les insinuations de M. Bignon) s'obstinoit à ne pas quitter la ligne qu'il occupoit, a prié le Général Frimont de prendre les dispositions nécessaires pour la marche des troupes saxonnes et françoises aux ordres du Général Gablenz, vû que les troupes saxonnes ne pouvoient recevoir dans le pays qu'ils occupent ni les objets d'habillement, ni d'equipement, ni les menus nécessaires pour se mettre en campagne, tandis que les troupes Polonoises trouvoient plus de facilité par des réquisitions de satisfaire à leurs besoins pour ces objets. D'après le rapport du Général Frimont, il paroit qu'il a donné l'ordre au Général Gablenz de se mettre le 17. du courant en marche de le urcantonnemens, pour se retirer par les Etats Autrichiens.

36.

Convention du 20. Avril 1813.
I.

S. M. I. et R. Apost. ayant déployé l'attitude de Mediateur armé, S. M. le Roi de Saxe s'est remise à S. dite M. I. et R. pour atteindre le but salutaire de la paix.

II.

S. M. le Roi de Saxe s'engage en conséquence à faire cause commune avec S. M. l'Empereur d'Autriche pour faire valoir la dite Mediation armée; et les hautes Parties contractantes concerteront leurs vues sur les moyens les plus justes et les plus efficaces pour parvenir à la pacification générale.

III.

Si la voye de négociation devait ne pas conduire à la paix, les troupes de S. M. le Roi de Saxe se réuniront à l'armée autrichienne et seront sous les ordres immédiats de son commandant en Chef: elles resteront toujours réunies en corps d'armée, commandées par leurs propres généraux et ne relevant d'aucun Commandant autrichien intermédiaire.

IV.

S. M. l'Empereur d'Autriche garantit à S. M. le Roi de Saxe l'intégrité de ses possessions héréditaires d'après les derniers traités: et elle accepte par contre la garantie de S. M. Saxonne pour l'intégrité de ses possessions actuelles. Dans le cas qu'il devînt nécessaire de soutenir cette garantie réciproque par la force des armes ou si en haine des stipulations de la présente Convention, l'une ou l'autre des hautes Parties contractantes serait menacée ou attaquée, S. M. I. et R. Apost. appuyera le Roi de toutes ses forces disponibles et S. M. Saxonne par contre mettra en campagne en faveur de l'Autriche une armée de trente mille hommes de toutes armes.

V.

Si la cession du Duché de Varsovie de la part de S. M. le Roi de Saxe devenait une condition indispensable de la prochaine pacification, S. M. le Roi de Saxe, mûe par l'unique désir de concourir au bonheur de ses sujets tant saxons que polonais, en ne mettant pas obstacle à l'état de paix si désirable, consentirait dans ce seul cas à la cession du dit Duché de Varsovie: par contre

S. M. l'Empereur d'Autriche s'oblige à faire obtenir au Roi de Saxe une indemnité convenable en territoire d'après ce que permettront les circonstances.

VI.

Les hautes Parties contractantes regardent la présente Convention comme l'équivalent d'un traité d'Alliance.

VII.

La présente convention sera tenue secrète et ne pourra être communiquée à une troisième puissance que du commun accord des hautes Parties contractantes.

Articles séparés et secrets.
I.

S. M. I. et R. Apost. s'oblige à s'opposer à toute disposition qui pourroit être faite ou proposée à l'égard de la ville et du territoire d'Erfurt, ainsi que des possessions de la ligne ducale de la Maison de Saxe, de la Maison d'Anhalt, des Princes de Schwarzbourg et de Reuss autrement qu'à l'avantage et en faveur de la couronne royale de Saxe.

II.

L'Article IV de la présente convention englobant le Cercle de Cottbus, S. M. I. et R. Apost. employera ses bons offices pour faire revenir Sa Majesté Prussienne sur cette reprise et la faire renoncer de nouveau à la dite possession.

III.

Il ressort de la nature des stipulations que renferme la présente convention que S. M. le Roi de Saxe Duc de Varsovie renonce à toute participation soit directe soit indirecte aux opérations de la prochaine campagne. Les deux hautes Parties contractantes s'entendront par une convention militaire sur l'époque où S. M. le Roi de Saxe pourra, vû la position actuelle de ses États, mettre en campagne le nombre de troupes stipulé dans les articles III et IV. Elles conviendront de même du pied sur lequel les troupes respectives devront être entretenues, en se trouvant réciproquement dans les États de l'une ou de l'autre des deux Puissances.

Vienne, le vingt Avril mil huit cent treize.

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Mes dernières respectueuses informations et entre autres celle du 26 courant ont instruit Votre Excellence de la fâcheuse sensation produite sur les deux souverains Alliés, par nos arrangemens avec le Roy de Saxe. Cette im

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