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Bubna est autorisé à faire parvenir cette demande au quartir-général Russe et Prussien. Il nous paraîtrait que la ligne d'Elbe serait la plus naturelle et la plus conforme à des idées mises antérieurement en avant par l'Empereur des Français lui même.

Le Comte de Bubna aura soin de nous tenir le plus que possible au courant de sa négociation, et de ne pas laisser germer dans Napoléon l'idée de la possibilité de nous endormir par des longueurs et de faux fuyans.

41.

Lettre de Sa Majesté l'Empereur à l'Empereur Napoléon.

Vienne, le 11. Mai 1813.

Monsieur mon frère et très cher Beau-fils. J'ai envoyé le Comte de Bubna près de V. M. J. dans le moment le plus important qui puisse s'offrir pour nos Empires. C'est à cette époque que je réclame sa plus entière confiance.

Je me suis empressé de Vous prévenir, Monsieur mon frère, par ma lettre du 26. Avril, que je ferais très incessament une démarche péremptoire près des puissances pour les amener à des explications finales sur les moyens d'un arrangement général. Je viens d'envoyer le Comte de Stadion au Quartier général russe et prussien; j'ai cru devoir attendre pour effectuer cet envoi le moment que depuis longtems j'ai prévu; celui où une première affaire aurait amorti bien des passions, et dissipé beaucoup de chimères.

Ce moment est venu, et Votre Majesté a devant Elle la plus belle des chances. Celle de donner à la suite d'une opération brillante la paix au monde.

Votre Majesté connoît mes principes, ma façon de penser et d'agir. Elle sait que je ne saurois remplir à demi un devoir. En me chargeant du rôle honorable de ramener un état de repos tant désiré, je dois en vouloir les moyens. Ces moyens résident dans la modération de mes vues, et dans l'appuy que doit espérer de la part du médiateur la cause de la justice et de la raison,

J'ai fait demander aux Cabinets russe et prussien quelles sont leurs prétentions; je les porterai incontinent à la connoissance de V. M. Impériale. Le Comte de Bubna est chargé de placer sous les yeux de Votre Majesté quelques points que je crois surtout devoir servir de base à un arrangement et sur lesquels je désirerois beaucoup m'entendre avec Elle. Si Elle veut peser mes idées avec cette impartialité qui doit présider à un arrangement stable, il est impossible qu'Elle ne se convainque, que le Mediateur est l'ami de Votre Majesté, et que sans partager aucun projet de vue exagéré, il est prêt à soutenir une cause qu'il seroit difficile de ne pas regarder comme aussi françoise, qu'elle a de droits à devenir générale, en offrant de véritables chances de repos.

Si Votre Majesté seconde mes efforts par cette modération qui placera son règne parmi les plus glorieux, qui assurera l'avenir le plus heureux à V. M. J. en asseyant sur des bases inébranlables la Dynastie qu'elle a fondée, et dont l'existence s'est confondue avec la mienne, je me féliciterai d'avoir contribué à l'oeuvre la plus salutaire.

Le Comte de Bubna dira à Votre Majesté que si une négociation peut s'ouvrir sous des auspices, qui en fassent expérer un résultat propice, je me

rapprocherai sur le champ de mes frontières pour abréger autant que faire se pourra les distances, et lever par conséquent une des difficultés qui pourroient s'opposer à l'accord le plus prompt entre les cours. Votre Majesté voit que je ne lui fais pas porter les présentes explications par un négociateur. Elle a honoré le Comte de Bubna de ses bontés. Il me suffit que mes vues soient placées simplement sous les yeux de Votre Majesté pour que je ne puisse douter qu'Elle ne leur rende justice.

42.

Bericht des Grafen Bubna aus Dresden vom 16. und aus Wien vom 22. Mai 1813.

Dresden, den 16. Mai 1813.

Ich bin heute Mittag hier angekommen. Der Kaiser von Frankreich war eben ausgeritten. Kaum ist Seine Majestät nach dem Königl. Palast gekommen, so wurde ich gerufen. Die Audienz fing vor 8 Uhr Abends an, und endete um 11⁄2 Uhr früh. Der erste Empfang war sehr freundlich. Der Kaiser erkundigte sich theilnehmend um das Wohl Seiner Majestät unsers gnädigsten Herrn, und der Kaiserlichen Familie, sprach dann von Nebendingen, und dann hieß es: Que fait-on chez Vous? Vous armez. Contre qui armez-vous? Cela ne peut être que contre moi, car vous m'avez dit dans le tems, que l'opinion du pays était trop prononcée contre moi, pour que l'Empereur d'Autriche puisse faire quelque chose pour moi; Vos armemens doivent donc nécessairement m'inquiéter.

Der Kaiser sprach dieses und alles Folgende mit einer Vehemenz, die ich an ihm noch nicht gesehen habe, ohne jedoch in unanständige Ausdrücke in Hinsicht der Sache oder der Personen zu verfallen.

Die Entwaffnung der Pohlen und des Bataillon Franzosen war der Gegenstand der ersten Aufwallung des Kaisers; Er sagte, „ich will meine Truppen lieber todt „schießen lassen, als sie entehrt zu sehen, dem Poniatowsky habe ich geschrieben, er „seye ein Feiger, wenn er sich entwaffnen läßt; er soll sich gefaßt machen gefangen „genommen, und nach Hungarn transportirt zu werden“.

Ich habe dagegen Beispiele aus der Vorzeit zitirt, um zu beweisen, daß derlei Entwaffnungen nicht entehrend sind; der Kaiser ließ kein Argument gelten, denn er sagt, der Vergleich hinkt, denn diese Leute sind eure Alliirte, ihr habt mit ihnen in den nehmlichen Reihen und Gliedern gefochten.

Die Nachricht, daß aus besonderer Rücksicht für den Kaiser das Bataillon Franzosen nicht entwaffnet, und die Pohlen dort über die Böhmische Grenze brechen sollen, wo der Kaiser es befehlen würde, calmirte in etwas den Monarchen: „Eh bien! nous verrons, j'ai envoyé l'ordre à Poniatowsky de marcher à Zwittau.“

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Dann verfiel der Kaiser auf das Verhältniß mit Sachsen, er findet sich beleidigt, daß man wegen den Pohlnischen Truppen nicht mit ihm sondern mit dem König unterhandelt habe, da sie doch unter seinen Befehlen stünden, sondern daß man über dieses den König von der Allianz mit Frankreich abzuziehen getrachtet habe. Ich sagte hierauf, das erstere sey nur auf ausdrückliches Verlangen Sr. Majestät des Königs von Sachsen geschehen, von dem leßteren sey mir ganz und gar nichts bekannt, und so viel ich bestimmt wisse, davon keine Rede gewesen. „Wie können Sie das

,,läugnen, sagte der Kaiser, ich habe alle Verhandlungen in der Hand. Ter König ,,fam, sagte: Domine pecavi, ich bin ein alter Mann, man hat von allen Seiten in „mich gedrungen, ich habe die Sachen nur von der Ferne gesehen, ich dachte Sie „würden sich nicht so leicht erheben, ich sahe meine Unterthanen leiden, ich suchte sie „zu retten, was kann ein kleiner Staat von Kolossen gedränget anders thun? Das „sprach der König, und die Sache ist abgethan, der Mann ist alt, sagt der Kaiser, „und der Staat klein; um kein übles Geblüt zu machen, habe ich sogar geschrieben, „daß er mit meiner Einwilligung nach Prag gegangen seye.“

Es war nicht deutlich zu entnehmen, an wen der Kaiser dieses geschrieben, ich vermuthe aber fast, daß dieses an den König von Sachsen geschrieben worden, um seinen Entschluß zu erleichtern.

Bey dieser Gelegenheit gab der Kaiser auch zu verstehen, daß der Hof von Bayern und Würtemberg Sr. Majestat selbst bekannt gemacht haben, was dort vorgehe. Die Lesterreichischen Kriegsrüstungen allarmiren diese beiden Höfe.

Tann überging der Kaiser zu der großen Question der bewaffneten Mediation, die ich des hohen Interesse willen mich bemühen will, so getreu wie möglich und wörtlich zusammenzustellen, ohne meine Einwendungen aufzuführen, die ohnehin aus des Kaisers Napoleon Rede hervorgehen, und diesen gehorsamsten Bericht nur weitwendig machen würden.

Die Rede des Kaisers von Frankreich über diesen principal Gegenstand ist folgende: Je ne veux pas de votre médiation armée - vous ne faites qu'embrouiller les questions. Laissez moi finir mes affaires avec l'Empereur de Russie. Nous nous arrangerons; nous sommes toujours restés sur un bon pied. — Vous dites ne pouvoir rien faire pour moi vous n'êtes donc forts que contre moi. J'ai accepté votre intervention pour la paix, lorsque vous étiez mes alliés, du moment que Vous avez retiré votre corps auxiliaire vous avez cessé de l'être. C'est une subtilité que je n'admets pas de dire que tout cela n'altère point votre système d'alliance avec moi. C'est un discours qu'on peut tenir aux femmes qu'on veut séduire. Qui êtes-vous? me parlez-vous comme Duc de Lorraine? comme Duc de Milan? de Brabant? ou comme Grand Duc de Florence? Que me demande-t-on? On n'obtient rien par des coups de baton d'un français. Je ne céderai rien; pas un village de tout ce qui est constitutionellement réuni à la France. Un homme qui d'un simple particulier est parvenu au Trône, qui a passé 20 ans sous la mitraille, ne craint pas les balles, ne craint point les menaces. Je ne fais pas cas de ma vie, aussi peu que de celle des autres. Je ne balance pas de sacrifier ma vie; je ne l'estime pas plus que celles de 100 mille hommes; j'en sacrifierais un million s'il le faut. Vous n'aurez rien par la force, nous nous batterons pendant beaucoup de campagnes, Vous ne me forcerez que par des victoires multipliés, je périrai peut-être et ma Dynastie avec moi. Tout cela m'est égal. Vous voulez m'arracher l'Italie et l'Allemagne, vous voulez me déshonorer. Monsieur! l'honneur avant tout, puis la femme, puis l'enfant, puis la Dynastie. Nous allons bouleverser le monde et l'ordre des choses qui est établi. L'existence des Monarchies deviendra un problême. La meilleure des femmes en sera la victime, elle sera malheureuse. La France sera livrée aux Jacobins. L'enfant, dans les veines duquel le sang Autrichien coule, que deviendra-t-il? J'estime mon beau-père depuis que je le connais, il a fait le mariage avec moi de la manière la plus noble, je lui en sais gré de bien bon coeur. Mais si l'Empereur d'Autriche veut changer de

système, il aurait mieux valu de ne pas faire ce mariage, dont je dois me repentir en ce moment-ci. Je Vous l'ai dit à Paris, et je l'ai répété au Prince de Schwarzenberg, rien ne me répugne tant que de faire la guerre à l'Autriche. Vous êtes une grande nation, Votre Armée est brave, les esprits sont montés chez vous, vous pouvez me faire beaucoup de mal; mais ce ne sont pas vos forces qui m'en imposent, j'ai des moyens à vous opposer. Ce qui me tient plus à coeur, c'est le sort du Roi de Rome, je ne veux pas rendre odieux le sang Autrichien à la France. Les longues guerres entre la France et l'Autriche ont fait germer des ressentimens. Vous savez que l'Imperatrice, comme Prin⚫cesse Autrichienne, n'était point aimée à son arrivée en France, à peine qu'elle commence à gagner l'opinion publique par son amabilité, par ses vertus, ses talens, qu'elle développe dans les affaires, que vous voulez me forcer à donner des manifestes qui irriteront la nation. Certes on ne me reproche pas d'avoir le coeur trop aimant, mais si j'aime quelque chose au monde, c'est ma femme. Quelle que soit l'issue que prenne la guerre, cela influera sur l'avenir du Roi de Rome. C'est sous ce rapport là qu'une guerre contre l'Autriche m'est odieuse. Je sais que tout ce que je fais contre l'Autriche, je le fais contre moi-même, contre mes intérêts. Que vous ai-je fait? Vous m'abandonnez parceque j'ai été malheureux. Je suis le plus fidèle Allié de Votre Maître, si des troubles intérieures ou autres ennemis l'eussent menacé, je serais arrivé en personne à la tête de 200 mille hommes, pour le soutenir. En est-on convaincu chez vous?

Vous pouvez me faire la guerre avec apparence de succès; Vous pouvez me forcer à changer de position, peut-être à retrograder. Mais je déployerai toutes mes forces contre vous, comme contre la puissance principale, nous nous batterons. Si les balles m'épargnent, nous verrons ce qui arrivera, au lieu de gagner des provinces, vous en perdrez, si je succombe, vous plongez la France dans l'Anarchie, vous faites périr ma femme, et l'enfant issu de votre sang.

J'ai acheté l'Illyrie avec la perte d'un million d'hommes, vous ne l'aurez pas par la force sans en sacrifier autant. Vous voulez pecher dans de l'eau troublé. On ne gagne pas des provinces avec de l'eau de rôse, ce sont des moyens qu'on peut employer pour séduire les femmes. Vous ne pouvez pas me faire la guerre avec les 45 millions de nouveaux billets. Vous devez déployer autant de forces que vous l'avez fait en 1809; Il vous faut 400 mille hommes sous armes pour me faire la guerre avec succès. L'exaltation de votre nation que vous vantez tant, se perdra bientôt quand l'Empereur lui demandra des sacrifices. Ce sont de beaux discours qu'on tient. J'ai envoyé le Vice-Roi en Italie pour y former une armée, il trouvera du matériel pour la porter à 150 mille hommes. Une autre armée sera formée à Frankfurt sur le Main. J'ai donné l'ordre d'y arrêter les renforts qui étoient destinés à suivre la grande armée. J'ai arrêté la marche des Contingens de Bavière, de Würtemberg qui devaient me suivre. Vous gênez le dévéloppement de mes forces contre la Russie. Vous vous dites encore mes Alliés pendant que vous facilitez les mouvemens des Russes en m'ôtant votre Corps auxiliaire, en chassant les Polonais du rayon de Cracovie, en mettant les Russes dans le cas de tirer des renforts à eux de même que le Général Sacken, qui n'ayant point d'ennemi contre lui, marche à moi, et se trouvera probablement déjà dans les rangs de l'armée ennemie lorsque je lui livrerai bataille. Et qu'avez-vous fait pour moi, pour

Votre Allié? Vous m'ôtez le corps auxiliaire dans le moment où le Prince de Schwarzenberg m'assura à Paris, que ce corps marchera où je l'ordonnerai au Général Frimont. Je ne connais pas ces subtilités, je suis par fois grossier en politique, mais jamais faux. Je regarde le traité de Paris comme rompu. Si vous êtes mes Alliés, il faut en substituer un autre.

Commencez par me garantir mes États, je vous parle des provinces réunies à la France. Si vous m'aviez fait ces propositions à Paris, je les aurais écoutées, mais à présent! Si l'Autriche n'est pas mon Allié, elle ne peut être médiatrice. La maison regnante est italienne, la famille de l'Archiduchesse Béatrix est italienne; L'Autriche est la seule puissance qui a beaucoup perdu en Italie et ailleurs; comment pourrais-je prendre une puissance, qui y est intéressé et qui a tant de pertes à reclamer, pour Médiatrice? Si vous êtes mon Allié, le cas est différent. Vous avez le droit de vous mêler de mes affaires, vous n'avez garanti mes États, je n'ai plus de raisons d'être mefiant. Jadis les peuples barbares ont reclamé le tribut des nations civilisées, elles le payèrent, mais les barbares revenaient à tout moment, et on a fini par se battre. Vous commencez par me demander Illyrie, puis Vous me demanderez le pays de Venise, puis le Milanais, la Toscane et vous me forcerez à me battre contre vous, il vaut done mieux commencer par là. Oui! si vous voulez avoir des provinces, il faut que le sang coule. Je ne serais pas le premier à vous tirer de coups de canon, je recevrai les vôtres. Il faut que mon beau-père commence à tirer le premier coup de canon. Votre armement en Bohème est fait pour me donner des inquiétudes, il me gêne dans mes opérations.

Vous avez trois chances à prendre. Prenez en une bien franchement La première est: soyez avec moi, vous ferez une gerre pour rire, si vous me soutenez avec 30. 40. 50 mille hommes, avec tant de forces, que vous pouvez, il est juste que je paye vos bajonettes si je veux en avoir.

La seconde chance serait: soyez avec les Russes. Il me fera de la peine de vous voir rangés de ce côté là, mais c'est un système, et je n'ose rien dire, je vous observe cependant, que les Russes se frotteront les mains, et que vous deviendrez puissance principale dans cette lutte.

La troisième chance est: restez neutre et armez tant que vous voulez, j'en suis content; je ne dirai rien, je vous crois incapables d'une perfidie, mais ne comptez plus sur moi, nous nous arrangerons peut-être à vos dépens.

Je suis fâché que vous êtes venu près de moi après que mes armes ont eu du succès; repoussé jusqu'à Francfort, je vous aurais dit la même chose, je n'ai qu'une idée là dessus; ma politique est franche et ouverte.

Faites ce que vous voulez, vous n'obtiendrez rien par la force. Pardien, je donnerai le Duché de Varsovie à la Russie, peu m'importe, je suis loin d'elle, nous n'avons pas d'intérêts directs à demêler.

Dans un autre tems je n'aurais pas souffert tout ce que vous venez de faire, j'aurais fait du tapage, mais dans ce moment-ci, je souffre tout, Je ne veux pas provoquer la guerre avec l'Autriche; je vous en ai dit la raison je ne veux pas rendre le sang Autrichien odieux en France, je sais que tout ce que je fais contre l'Autriche, je le fais contre moi même, contre ma Dynastie, contre mes intérêts les plus chers; trouvez en cela votre garantie pour l'avenir. Il est très aisé de rendre le sang Autrichien odieux à la France, car

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