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part active à la discussion et se borna à peu près à s'en faire donner l'informnation en termes généraux.

Voilà, Monsieur le Comte, le récit de la conférence très importante de ce jour. Je ne crois pas y avoir pu prendre un autre parti que celui que j'ai choisi. J'ai bien pesé tous les malheurs qui résulteront de ce long armistice que je regarde dès ce moment comme à peu près conclu. Mais la certitude que s'il ne se fesoit pas, la retraite d'abord sur l'Oder puis derrière l'Oder ne pouvoit manquer d'avoir lieu, et que jusqu'à la fin de Juin elle conduiroit probablement les Alliés jusqu'à la Vistule m'a engagé à ne pas m'opposer à la tendance de Mr. de Knesebeck; prévoyant que dans cette dernière supposition la Cour de Vienne seroit de toute façon si fort compromise que la mauvaise position, dans laquelle elle va être placée par la négociation est peut-être le moindre inconvénient pour elle. Stadion m. p.

47.

Comte Metternich au Comte Stadion.

Gitschin ce 6. Juin 1815 (11 heures du matin).

V. E. trouvera dans l'annexe un intercepte curieux et qui renferme un fait que Mr. de Bubna à entendu répéter par Mr. de Bassano et par le Sr. Guilleminot à son arrivée du quartier-général de l'Empereur. Mr. de Nesselrode se flatte que le fait de la Coopération danoise est faux. Il est cependant cité avec bien de la certitude et il faudroit admettre que le Ministre Alquier ou auroit été trompé ou qu'il auroit trompé. Cet événement dans le cas de la continuation de la guerre mettrait le comble à la malheureuse complication dans le Nord. V. E. sera à même de faire l'usage qu'elle jugera à propos de cette communication et de la pièce que je Lui envoye. Quant au voyage de Mr. de Narbonne, il n'aura pas lieu parceque l'Empereur a defendu, qu'on ne délivre de passeport à aucun Ministre étranger pour le lieu de son séjour actuel.

L'Empereur me charge de vous dire, mon cher Comte, qu'il est on ne peut pas plus satisfait de la marche que vous suivez. Il l'apprecie d'autant plus qu'il voit par vos lettres particulières qu'elle porte sur une infinité de nuances où vous êtes obligé de vous dépouiller pour ainsi dire de vous même. Les Circonstances cependant où (?) d'ici vous mettroient je crois bientôt d'accord avec moi et vous seriez bien aise de pouvoir au moins opérer le bien auquel vous contribuez si eminément. Les Circonstances (?) l'Empereur, Duka, et hormis le Prince de Schwarzenberg tous nos Militaires à l'exception de Jérome et quelques autres crient autant paix que naguères ils avoient crié guerre. Nous avons déjà fait de ces experiences antérieurement. Je regarderai l'armistice comme le plus grand des bienfaits pour le moment. Il nous laissera tout le tems de nous réconnoître; de combiner des mesures militaires avec les alliés, et surtout de placer sur les points les plus immédiatement menacés, par exemple la vallée du Danube des forces quelconques. L'Empereur vient d'ordonner la formation de la Landwehr, et vous pouvez assurer que nous mettrons l'armistice à profit pour nous placer dans la plus imposante attitude à laquelle nous pourrons atteindre. Loin de rien diminuer à nos

mesures, nous les renforcerons toutes. Nesselrode est très bien disposé et partira très content. Je crois pouvoir vous le promettre. Son envoy est un véritable bien. D'après ce qu'a dit Bassano, je ne me permets guère de douter que la question polonaise est entièrement abandonnée par Napoléon, et qu'on s'arrangera très facilement sur nos propositions. Nous laisserons la question assez ouverte par laisser de l'usage aux alliés à aller au delà si faire et atteindre se peut. Je regarde comme un bonheur que Bubna n'ait pas vu Napoléon et qu'il le trouve vierge dans le Cas de l'armistice ou de la continuation des hostilités. Tâchez de préparer le plus possible les Prussiens à ne pas trop s'attacher à l'idée de la recupération de leurs provinces au de là de l'Elbe.

Vous aurez un nouveau Courrier dès que nous saurions ce qui s'est fait entre les deux armées et cela devra encore être clair dans les 24 heures.

Tout à vous

Metternich.

J'oublie toujours de vous parler de Maréchal. Il suffit que vous desirez le parler pour que cela soit. Faites en tout ce que vous voudrez. Dites bien des belles choses à Lebzeltern et que je forme des voeux pour son prompt rétablissement.

48.

Comte Metternich au Comte Stadion.

Monsieur le Comte!

Gitschin ce 8. Juin 1815.

Un des voeux de l'Empereur est celui d'éviter que la France s'immisce le moins possible dans tous les arrangemens particuliers entre les trois puissances. La dissolution du Duché de Varsovie n'en offriroit cependant que trop des chances. Sa Majesté Impériale Vous ordonne en conséquence de Vous mettre en rapports directs avec les deux cabinets près desquels Vous êtes accrédité, sur cet interessant objet.

L'Empereur, pénétré d'admiration pour les principes et la noble constanee de S. M. l'Empereur Alexandre, prend plus à coeur que ne paroit faire ce Souverain lui-même la position dans laquelle il se trouve placé vis-à-vis de son peuple. La campagne de 1812 a couvert de gloire les armées Russes; ses résultats n'ont cependant offert que des avantages négatifs à la Russie. Il en doit être autrement des efforts généreux de son Souverain en 1813. Il est du devoir des puissances d'insister sur ce que l'Empereur dans le cas de la paix remporte des trophées de la belle guerre qu'il aura faite. Le Duché en offre les moyens. Votre Excellence remplira les intentions de Sa Majesté Impériale en s'expliquant dans ce sens vis-à-vis de S. M. l'Empereur Alexandre et le Roy de Prusse et Elle est directement autorisée à entrer en pourparlers sur cet objet avec les deux cabinets. J'aurai l'honneur de lui fournir très incessamment les données qui nous manquent encore sur le détail de cette question et les pleinpouvoirs nécessaires pour conclure l'arrangement.

L'Empereur Vous charge, Monsieur le Comte, de témoigner en outre à S. M. l'Empereur Alexandre la grande satisfaction que lui a fait éprouver la

note que Vous a adressée Mr. d'Anstett après la conclusion de l'armistice. C'est de l'accord le plus intime des trois puissances que dans toutes les chances peut seul dériver le bien. Je suis entré dans des explications trop directes avec Mr. le Comte de Nesselrode sur tous les objets de notre politique, des voeux et des déterminations de l'Empereur pour le moment et pour l'avenir pour ne pas nous en rapporter entièrement à ce que ce Ministre aura soumis sur ces différens objets à l'Empereur son auguste maître. Metternich m. p.

49.

Comte Metternich au Comte Stadion. *)

Gitschin, le 11. Juin 1815.

L'officier que V. E. a chargé de son rapport No. 16 en date du 9. Juin est arrivé ici hier au soir. Je l'ai soumis sur le champ à l'Empereur.

Les pleinpouvoirs pour la conclusion d'un traité devant passer par la Chancellerie pour être expediés dans toutes les formes, j'ai cru devoir proposer à l'Empereur de venir au secours de l'impatience avec laquelle les alliés paraissent attendre ces pleinpouvoirs en vous faisant remettre aux deux Souverains les lettres autographes que V. E. trouve ci-joint en original et en copie. Elles pourront sans difficultés suppléer aux pleinpouvoirs en règle qui pourront être échangés avec les actes de ratification.

L'Empereur fixe l'attention toute particulière de V. E. sur les dispositions suivantes: Sa Majesté Impériale désire:

10 Que le traité éventuel renferme un article explicite comme quoi il doive à jamais être tenu entièrement secrêt; il servira le jour de son application, de base à un traité formel d'alliance; cette reserve comme cet engagement devront se trouver clairement et explicitement exprimés dans l'acte éventuel, auquel V. E. jugera probablement Elle même, que la dénomination de convention est la plus adoptée.

2o Que les alliés prennent un engagement explicite de ne pas entendre aux insinuations ou propositions de la part de la France durant tout le cours de l'armistice, et qu'ils continueront à les renvoyer pûrement et simplement à la puissance médiatrice.

3o La malheureuse complication qui avant le 8. de ce mois aura livré Hambourg et Lubeck aux François, complication amenée de gaïeté de coeur par les alliés eux mêmes, fait désirer à l'Empereur d'étendre également à ces deux villes la nuance avec laquelle nous avons touché dans l'art. 3. la cession de la 32. Division militaire; c'est à dire, que la conditio sine qua du retablissement de ces deux villes anséatiques soit restreinte en dernière analyse à la question éventuelle.

ad 1. Le voeu de l'Empereur que l'arrangement que V. E. est autorisée à conclure dans ce moment, soit tenu entièrement secrêt; secrêt que Sa Majesté Imperiale désirerait même voir étendre aux autres alliés de la Prusse et de la Russie, provient de la considération que ce n'est au fond que le désir que nous avons de nous assurer de ces deux cours qui puisse nous déter

*) Par le Comte de Bombelles.

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miner à signer un arrangement qui dans le fond est ou inutile en lui-même, ou incompatible avec notre attitude de médiateurs. Que diraient les alliés s'ils apprennaient que nous fussions en négociation d'arrangement avec le cabinet français ? Vous voudrez bien, Mr. le Comte, faire valoir cette considération et la marche que malgré elle nous suivons, comme une preuve nouvelle des sentimens particuliers de l'amitié de l'Empereur pour les deux souverains et de la confiance extrême qu'il voue à leurs cabinets. Notre reserve porte surtout sur le cabinet anglais. Il est très probable que dans le cas d'une paix continentale, le ministère anglais se verra tôt ou tard forcé à soumettre à la discussion parlamentaire tout ce qui aura eu trait aux rapports diplomatiques entre l'Angleterre et les alliés. Moins un arrangement politique entre la puissance médiatrice et l'une ou l'autre des parties belligérantes pourrait être avoué, plus il doit nous importer que dans les rapports des Lords Catheart et de Stuart, il n'en existe point de traces; il en est différement d'un concert militaire qui de toute manière peut être traité éventuellement entre nous et toute autre puissance; un concert pareil peut même être commandé à la puissance médiatrice par la simple prudence, et c'est donc de la négociation d'un concert pareil que rien n'empêche que les envoyés anglais en soient instruits. Je crois devoir fixer l'attention toute particulière de V. E. sur cette considération.

Les cabinets Russe et Prussien me paraissent même avoir sous un autre point de vue un intérêt commun avec nous dans cette question, ils me paraissent comme alliés de l'Angleterre, de la Suède etc. devoir tout autant désirer que toute transaction diplomatique sur des bases de paix ou avancées ou acceptées et même tollerées par eux reste secrête; que nous pouvons le souhaiter sons le point de vue de l'attitude du Médiateur.

ad 2. Nous sommes en droit d'exiger un engagement à la charge des alliés ensuite des avantages qui découlent pour eux de la transaction en question. La promesse demandée est le seul bien qui puisse résulter pour nous de cette transaction.

ad 3. Cette question est très délicate en elle même, et elle l'est devenue plus encore par le fait que le Comte de Nesselrode l'a touché de but en blanc dans la lettre qu'il m'a adressée par Votre dernier courrier et de laquelle je vous envoye à tout événement une copie.

Elle est cependant très simple, la position de Hambourg et de Lubeck est très différente de ce qu'elle était de notre sçu le 7. de ce mois. Nous ignorons à l'heure qu'il est, si le Danemarc n'a pas fait un traité avec la France; si ce traité ne se négocie pas dans ce moment; quelles peuvent en être les conditions; si le Danemarc n'a pas garanti à la France la possession de la rive droite de l'Elbe contre une garantie de la Norvège. Dans cette supposition que je regarde comme d'autant plus vraisemblable, que l'on peut s'attendre à tous les genres de précipitation de la part du Cabinet Danois; nous aiderions à compliquer les questions nous mêmes au lieu de les simplifier. Rien ne pourrait s'opposer à ce que dans une paix générale qui engloberait également les intérêts directs du Danemarc, les villes de Hambourg et de Lubeck retournassent à leur destination première, mais des transactions nouvelles et toutes en faveur de la France peuvent entraver le retablissement pur et simple de ces villes comme villes anséatiques à l'époque d'une simple paix continentale. Il s'entend au reste que de notre part tous les moyens de négociations

seront épuisés pour atteindre également relativement à ces deux villes à des clauses plus favorables que celles prévues dans la présente dépêche.

Si V. E. devait cependant s'assurer que cette nouvelle reserve devait par trop effaroucher les deux cabinets,. Elle finirait par passer outre.

L'Empereur désire également que vû la proximité des lieux, V. E. lui communiquât en projet la convention à conclure. S. M. I. tient à cette circonstance moins parcequ'elle croirait pouvoir trouver à diminuer sur les stipulations dont pourrait convenir V. E.; que parceque sous très peu nous connaîtrons très explicitement les dispositions de Napoléon, il pourrait se trouver d'un moment à l'autre des modifications utiles à porter à nos transactions avec les alliés.

L'Empereur s'en remet du reste pour tous les détails à Votre zèle éclairé, Mr. le Comte, duquel Vous lui avez donné recemment trop de preuves nouvelles pour qu'Elle ne Vous les abandonne en entier.

50.

Comte Metternich au Comte Stadion.

Gitschin, le 14. Juin 1813.

L'Expédition que Votre Excellence m'a fait l'honneur de m'adresser le 11. de ce mois m'a été remise le 13. à 11. heures du soir par le Courrier Kemperle. En me prouvant que non obstant le rapprochement des distances on ne sauroit trop multiplier les communications pour observer la mesure réquise dans des démarches simultanées, les informations que Votre Excellence m'a transmises de la part des deux puissances alliées me sont arrivées très à propos pour suspendre l'envoi que je vous avais annoncé, Monsieur le Comte, par ma dépêche d'hier, de l'invitation à adresser au Gouvernement français pour la dénomination de plénipotentiaires de sa part.

Les observations que les alliés forment sur la manière dont nous avons établi la question de la guerre et de la négociation dans l'office du 7. Juin sont de deux sortes. Les unes se rapportent au fonds et les autres affectent la forme. Si l'esprit des premières nous laisse la persuasion de pouvoir les ramener à ce que la position des choses comporte, le changement essentiel de marche qu' emporteraient les secondes dénaturerait trop les relations et l'attitude dans lesquelles notre Cour s'est placée pour que nous puissions y donner les mains. J'avouerai même à Votre Excellence, que de prime abord je ne trouve dans ces divers incidens qu'un motif de nous applaudir d'avoir posé la question ainsi que nous l'avons établie, en faisant d'abord la part de notre accession et de la négociation immédiate, et en laissant indéterminé de notre côté celle ou de la négociation subséquente, ou des chances de la reprise des hostilités, dans le cas où les points dans lesquels se renferme notre accession ne seraient pas atteints par la négociation qui doit s'acheminer sous notre médiation, et ce sans préjuger en aucune manière l'intervention de l'Angleterre dans la négociation et bien moins encore les justes prétentions qu'elle sera plus à même de faire valoir, lorsque la négociation immédiate des alliés avec la France sous la participation de la puissance médiatrice aura déjà mis hors de ligne plusieurs

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