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l'usage de ses ailes, et l'utilité de son plumage; » c'est aussi près du berceau que le caractère de » l'homme commence à se former. Un père éprouve quelquefois une espèce d'affection » aveugle pour l'enfant qui vient de naître; mais >> il attend néanmoins avec impatience l'époque » où il sera délivré des peines et des frais de son » éducation, sans songer si cet enfant, devenu » homme, portera dans la société un esprit juste » et un cœur bienfaisant. Si le père méprise l'opinion publique, le jeune homme à son » tour la méprisera ; et s'il est assez malheureux » pour contracter des habitudes immorales, il >> pourra passer insensiblement par tous les degrés » du crime.

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» Le défaut le plus général de l'éducation »provient d'une fausse tendresse et d'une indul» gence coupable envers nos enfans. Les passions » et les penchans naturels qui contribueroient » au bonheur des hommes, s'ils étoient dirigés » par l'expérience et la sagesse, sont abandonnés » à leur propre énergie avant même que les » forces de la raison se soient développées. C'est » l'affaire du chef de la famille de conserver >> l'innocence de cœur de ses enfans, et de guider » l'essor de leurs facultés intellectuelles. La per» sévérance et la fermeté sont nécessaires pour

bien remplir cette tâche importante, et ceux

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qui la négligent par indolence ou par une » tendresse cruelle, jettent imprudemment des » semences de malheurs et de crimes, dont quelque jour ils recueilleront les fruits amers. » L'oisiveté est la source la plus abondante » des vices qui affligent l'humanité. C'est un » état de révolte contre la patrie. L'homme »oisif n'est ni dans l'ordre de la nature, ni dans » celui de la société. Si l'esprit n'est dirigé vers » un but utile, il se laisse emporter à des désirs >> extravagans; l'imagination fougueuse étouffe » la raison; et dans cet état d'ivresse, il n'est point de lois qu'on ne puisse enfreindre, » point de joug qu'on ne veuille briser. »

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Ce fut là que Kerkabon finit sa lecture. M. Sullivan (1), nous dit-il ensuite, a joint l'exemple

(1) Ce savant magistrat est mort à Boston, après avoir rempli la place éminente de gouverneur de l'Etat de Massachusetts. Nous lui devons une Histoire de la Province de Maine, remplie de détails curieux et instructifs sur la colonisation de cette partie de la Nouvelle-Angleterre. Cet ouvrage a été imprimé à Boston en 1795, et jouit d'une réputation méritée. Les faits racontés par l'historien prouvent combien il est difficile d'établir un système de fiefs et de redevances territoriales dans un pays qui n'a point été soumis par la conquête.

Le chapitre relatif aux Indiens ou Sauvages mérite aussi d'être lu avec attention. L'auteur n'étoit point un écrivain à systèmes; il n'a voulu ni déprécier ni exalter l'homme des forêts, et il le fait connoître tel qu'il est, ou plutôt tel qu'il étoit, avec ses défauts et ses bonnes qualités, ses vices et ses vertus. Il y a plus

au précepte; il est le chef d'une famille nombreuse dont tous les membres se distinguent par la régularité de leurs mœurs, l'application au travail et un attachement inviolable à la constitution de leur pays.

d'instruction et de vérité dans le seul volume de M. Sullivan que dans la plupart des Voyages qu'on a publiés en Europe sur les Etats-Unis. Il faut surtout se défier des romans de M. de Crevecœur qui ont séduit beaucoup de lecteurs, et qui ne donnent qu'une idée fausse et exagérée de l'Amérique du Nord, de son climat, de ses habitans, de leurs mœurs et du bonheur qui attend les étrangers dans ce pays.

(Note de Freeman.)

CHAPITRE IX.

Lettre du Major.

Il y avoit plusieurs jours que je n'avois vu le major Floranville, et je me préparois à lui rendre visite lorsque son jokey est venu me porter une lettre de sa part. Je me suis informé de la santé de son maître; et j'ai appris qu'en revenant hier de la promenade de Longchamps, il s'étoit plaint d'une courbature. La lettre étoit conçue en ces termes :

Mon cher Freeman,

« Je suis retenu chez moi par une légère indisposition; et comme je n'ai rien à faire, je » veux vous donner des nouvelles que je vous » prie de communiquer au philosophe et à » Duhamel. Longchamps a été superbe : on n'a

jamais rien vu de pareil depuis vingt ans; les » toilettes étoient brillantes, et les équipages » magnifiques; la petite Fagotini et le gros am»bassadeur se sont fait remarquer par l'élégance

» de leurs voitures, et par la richesse de leurs » livrées. Je vous avertis le vert est la couque >> leur dominante, et que les basques des habits. » ont été raccourcies d'environ six doigts; les » chapeaux de femmes sont couverts de fleurs, » et j'ai vu de vieilles baronnes et quelques » duchesses surannées dans un costume de Flore » tout-à-fait réjouissant ; elles étoient impayables, » Vous devez bien penser que ma Polonaise >> attiroit tous les regards. Je caracolois auprès » d'elle sur mon gris pommelé, sir Harry; et je puis dire sans vanité que j'ai produit de » l'effet.

Lorsque je dis ma Polonaise, ce n'est pas que » nos arrangemens soient terminés. La comtesse » surveille sa fille avec une vigilance qui feroit » honneur à la duègne la plus consommée. Quoi» que je sois parvenu à m'introduire dans la » famille, je suis loin d'avoir fait tous les progrès auxquels je devois m'attendre. Je n'ai pu ren» contrer la belle Pauliska sans témoins, et jusqu'ici tous mes efforts n'ont abouti qu'à lui » serrer le bout du doigt, ce qui l'a fait rougir » prodigieusement.

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» J'ai ordonné à Gabriel de se pousser auprès » de la femme de chambre qui sert la comtesse, » et qui n'est pas sans agrémens. D'après les » informations que j'ai reçues, il est clair que

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