Изображения страниц
PDF
EPUB

tique de l'Angleterre, fut composée par Delille vers l'année 1765. Les obstacles qui en empêchèrent alors la publication, n'ont cessé que peu de temps avant sa mort; et, depuis cet évènement, les circonstances où s'est trouvée l'Europe, ont été peu favorables à une pareille entreprise. Enfin cet ouvrage, sur lequel le plus grand poète de notre siècle avait fondé ses premières espérances de succès; cet ouvrage qu'il avait commencé dans le même temps que son immortelle traduction des Géorgiques, paraît neuf ans après sa mort. A plusieurs époques, il se crut près de le mettre au jour; et chaque fois il revit son manuscrit avec un nouveau soin. On ne peut pas douter que ses vers

suite l'empreinte de l'expérience et turité..

e Delille entreprit la traduction de ur l'Homme, il en existait deux en lle de Silhouette, imprimée à Lon37, sous les yeux de Pope lui-même, e Millot, publiée à Paris en 1762. La n en vers que Duresnel fit paraître en issait d'une assez grande réputation, étendait même que Voltaire en avait quelques passages. Cependant elle généralement de verve, et elle est sure prolixité qui forme un contraste choec la concision et la vigueur de l'ori

ment

Mélan citée,

toute

Qu

de M.

point lors i aujou

toute rivau tres;

admi

peuv

D

ment en vers, et qui parut en 1790, dans ses Mélanges de littérature, mérite à peine d'être citée, tant elle est inexacte et dépourvue de toute espèce de talent poétique.

Quelque succès qu'eût obtenu la traduction de M. de Fontanes, il paraît qu'il n'en fut point aussi content que le public; car dès lors il s'occupa de la refaire ; et l'on annonce aujourd'hui qu'il est près d'en publier une toute nouvelle. Cette lutte entre deux illustres rivaux, est un grand évènement dans les lettres; et les amis de la poésie, les nombreux admirateurs du talent de l'un et de l'autre, ne peuvent que s'en féliciter.

D'autres circonstances doivent aussi con

courir à fixer les regards sur cette publication. Jamais on ne s'occupa, autant qu'on le fait aujourd'hui, d'études morales et politiques; jamais l'Homme ne parut se livrer avec plus d'ardeur à la connaissance analytique de ses facultés. Je ne pense pas que les questions qui se rattachent à ce genre d'étude, soient mieux connues ou traitées avec plus de succès et de profondeur, qu'elles ne l'étaient au temps de Pope; mais il est du moins bien sûr qu'un plus grand nombre d'individus s'en occupent. On peut donc être assuré que, quel que soit l'éloignement de la plupart des lecteurs pour les productions purement littéraires, celle-ci sera lue, à cause du sujet, par ceux-là mêmes qui mettent peu de prix à la beauté des vers.

On peut ajouter à ces considérations, qu'un poème consacré entièrement à la morale et à la métaphysique, est chez nous un véritable phénomène. Boileau, Voltaire et d'autres poètes moins célèbres, ont fait des excursions dans les sciences morales et dans la philosophie; mais jamais on n'avait vu, en France,

rts, d'opérer dans notre langue ce nouveau prolige; il appartenait au chantre des Géorgiques, le révêtir des couleurs de la poésie des objets qui semblaient en être encore moins suscepibles : les dissertations des moralistes et des philosophes.

Delille venait d'entrer dans sa glorieuse carrière, lorsqu'il conçut le projet de traduire l'Essai sur l'Homme. Jeune, plein de feu, aucun obstacle ne l'effrayait; son ardeur s'échauffait à l'aspect des difficultés, et l'on sait qu'il ne s'est jamais montré avec plus d'éclat, que lorsqu'il en a eu de plus grandes à surmonter. Aucune entreprise n'en offrait réellement de plus effrayantes. S'il est vrai

« ПредыдущаяПродолжить »