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Thro' life 'tis follow'd, ev'n at life's expence ; The merchant's toil, the sage's indolence, The monk's humility, the hero's pride,

All; all alike, find reason on their side,

Th' Eternal Art educing good from ill, Grafts on this Passion our best principle: 'Tis thus the Mercury of Man is fix'd,

Strong grows the Virtue with his Nature mix'd; The dross cements what else were too refin'd, And in one int❜rest body acts with mind.

As fruits, ungrateful to the planter's care,
On savage stocks inserted, learn to bear;
The surest Virtues thus from Passions shoot,
Wild Nature's vigour working at the root.

Mais tel qu'un vent réglé, ce profond sentiment
Toujours aux mêmes bords l'entraîne constamment.
Oui, quel que soit le goût qui subjugue notre ame,
Soit de l'amour des arts l'impétueuse flamme
Ou l'ardeur de la gloire, ou bien la soif de l'or,
Ou le repos enfin, souvent plus cher encor;
Tant que l'Homme est vivant, même au prix de la vie
Cette pente invincible est à jamais suivie.
La raison à ses goûts consent à se plier;
L'humilité du moine et l'orgueil du guerrier,
Le travail du marchand, l'indolence du sage,
Tous, sont également certains de son suffrage.

Dieu, qui du sein du mal fait éclore le bien,
Donne à nos qualités ce penchant pour soutien ;
Il enchaîne par lui notre ame vagabonde;
Puisant dans cet instinct une sève féconde,
Notre vertu devient robuste comme lui.

Dans la seule raison qu'elle trouve un appui,
Elle erre sans objet, flotte sans consistance;
Avec les sens grossiers son utile alliance
L'affermit, la cimente; et l'esprit et le corps
Réunis d'intérêt unissent leurs efforts.

Vois-tu ce sauvageon, par une greffe utile,
En un arbre fécond changer un bois stérile?
Ainsi les passions fertilisent le cœur ;
La nature nourrit leur sauvage vigueur.

What crops of wit and honesty appear

From spleen, from obstinacy, hate, or fear!
See anger, zeal and fortitude supply;
Ev'n av'rice, prudence; sloth, philosophy;
Lust, thro' some certain strainers well refin'd,
Is gentle love, and charms all woman kind;
Envy, to which th' ignoble mind's a slave,
Is emulation in the learn'd or brave;

Nor Virtue, male or female, can we name,

But what will grow on Pride, or grow on Shame!

Thus Nature gives us (let it check our pride)

The virtue nearest to our vice ally'd:

Reason the bias turns to good from ill,

And Nero reigns a Titus, if he will.
The fiery soul abhorr'd in Catiline,
In Decius charms, in Curtius is divine:
The same ambition can destroy or save,
And makes a patriot as it makes a knave.

De talents, de vertus quelle récolte heureuse
Fait germer, fait mûrir leur sève généreuse!
La crainte à la douceur quelquefois nous conduit;
De l'obstination la constance est le fruit ;
L'odieuse avarice enfante la prudence;
La sagesse souvent naquit de l'indolence;
Le zèle impétueux, la bouillante valeur,
De l'ardente colère empruntent leur chaleur ;
A notre vanité nos arts doivent la vie ;
L'émulation même est fille de l'envie ;
La brûlante luxure, en épurant ses feux,
Devient du tendre amour le flambeau vertueux.
Il n'est point, en un mot, de qualités de l'ame
Qui ne puissent, dans l'Homme ainsi que dans la Femme,
Éclore de la honte, ou s'enter sur l'orgueil;
Et leur base est souvent ce qu'on croit leur écueil.

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Ainsi, des fiers humains que l'orgueil en rougisse, La vertu dans nos cœurs est toujours près du vice, Et d'une même tige ils sont formés tous deux. Lorsque l'ame incertaine est suspendue entre eux, La raison, par le poids de ses sages maximes Détermine aux vertus et détourne des crimes. Néron, en l'écoutant, pouvait être un Titus ; L'affreux Catilina, le divin Décius

Reçurent tous les deux une fougue brûlante;

Ce qu'on abhorre en l'un, dans l'autre nous enchante.

IV. This light and darkness, in our chaos join'd, What shall divide? The God within the mind.

Extremes in Nature equal ends produce,

In Man they join to some mysterious use :
Tho' each by turns the other's bound invade,
As, in some well-wrought picture, light and shade,
And oft so mix, the diff'rence is too nice
Where ends the Virtue, or begins the Vice.

Fools! who from hence into the notion fall,
That Vice or Virtue there is none at all.
If white and black blend, soften, and unite
A thousand ways, is there no black or white?
Ask your own heart, and nothing is so plain;
'Tis to mistake them, costs the time and pain.

V. Vice is a monster of so frightful mien,
As, to be hated, needs but to be seen;

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